top of page

La Passe-Miroir, La Mémoire de Babel, Christelle Dabos

  • Photo du rédacteur: Nawal
    Nawal
  • 20 nov. 2019
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 nov. 2021


"Il sera une fois, dans pas si longtemps, un monde qui vivra enfin en paix.

En ce temps-là, il y aura de nouveaux hommes et il y aura de nouvelles femmes.

Ce sera l'ère des miracles."

Deux ans et sept mois qu’Ophélie se morfond sur son arche d’Anima. Aujourd’hui il lui faut agir, exploiter ce qu’elle a appris à la lecture du Livre de Farouk et les bribes d’informations divulguées par Dieu. Sous une fausse identité, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d’adversaires toujours plus redoutables ? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn ?

Me revoilà donc comme promis pour vous parler du troisième tome de la Passe-Miroir. Ma relecture était censée durer jusqu'à la sortie du quatrième et dernier tome (J-8 à l'heure où je vous parle !!) mais j'ai été tellement emporté par les aventures d'Ophélie que je l'ai finalement dévoré en l'espace de trois jours. Il m'a fallu ensuite trois autres jours pour me remettre de mes émotions et me voici donc pour vous en parler !

Ophélie, un personnage qui se découvre

"Elle se sentit mourir. Elle allait enfin pouvoir vivre"

Si dans les deux premiers tomes j'ai admiré Ophélie pour son courage et sa détermination, ce n'était finalement rien comparé à ce tome-ci. Mon amour pour ce personnage ne cesse de grandir avec le temps et les tomes. On la retrouve donc coincée sur Anima, totalement désœuvrée et ne sachant pas quoi faire jusqu'au moment où Archibald l'aide à s'en échapper. La voici ensuite partie pour Babel toute seule, à la recherche de Thorn. Dans ce tome, elle est totalement livrée à elle-même. Elle est seule dans une arche qu'elle ne connaît pas et qui s'avère totalement différente d'Anima et du Pôle. Mais elle ne baisse pas les bras et continue sa quête.

Elle a eu beau subir des intimidations, des menaces de mort et j'en passe, au Pôle, ce n'est rien comparé à l'ébranlement qu'elle subit en entrant à la Bonne Famille. Durant son séjour à Babel, c'est son identité et ses compétences qui sont remises en question. Tout ce dont elle était certaine se voit ébranler, elle ne sait plus où elle en est, elle ne sait plus ce qui la définit, qui elle est. Elle traverse une réelle et douloureuse crise d'identité qui n'a fait que me rapprocher un peu plus de ce personnage. Mais encore une fois, Ophélie nous surprend en apprenant à nouveau à se regarder dans le miroir et accepter tout ce qu'elle y voit. Mais il faut avouer que Thorn ne lui facilite pas la tâche...

"Votre propension à malmener les statistiques est effrayante."

Thorn, un personnage qui ébranle toutes les certitudes

"Je suis exigeant, rabat-joie, maniaque, asocial et estropié, énuméra-t-il d'une voix terrible. Vous pouvez me prêter tous les défauts du monde,mais je ne vous autorise pas à me traiter d'égoïste. "

Thorn m'a complètement chamboulé. La première fois que j'ai lu ce tome, j'ai été tout autant déstabilisée qu'Ophélie en le retrouvant. Si dans la première partie du roman, on n'attend qu'une chose c'est de le retrouver, on ne s'attend clairement pas à ce qui arrive quand le moment vient. Son changement nous rend inquiets à son sujet, nous fait nous poser des questions, nous fait douter. La seconde partie est donc encore plus frustrante que la première car elle suscite encore plus de questions qu'on en avait au début de ce livre. Cela m'a rappelé le premier tome où je trouvais qu'on ne voyait pas assez Thorn et que ses passages étaient bien trop courts à mon goût. L'autrice à nouveau, joue avec cela et nous pousse à dévorer les pages afin de comprendre ce qui se passe.

Arrive donc les derniers chapitres du livre... Ah ces derniers chapitres ! Je retrouve mon Thorn taciturne et entêté et je retombe à nouveau profondément amoureuse de lui. Quel bonheur de le retrouver !

Babel, une nouvelle arche pleine de surprises

"La seule véritable erreur est celle qu'on ne corrige pas."

J'ai adoré découvrir cette arche. Son fonctionnement si particulier, cet accent légèrement British que j'aime tant, cette culture un peu orientale qui rappelle l'Inde sous l'Empire britannique... C'est nouveau, original et frais ! Vraiment, ce fut un véritable plaisir d'arpenter cette arche en compagnie d'Ophélie et de découvrir de nouveaux personnages tels qu'Ambroise ou Blasius.

J'ai aussi beaucoup aimé l'univers de la Bonne Famille et du Mémorial. Cette quête constante de la connaissance qui se confronte aux problèmes de censure et de contrôle de l'information est vraiment une thématique que j'ai beaucoup aimée et qui est très bien exploitée.

J'ai également trouvé le personnage d'Hélène très intrigant. Elle est encore différente d'Artémis, de Farouk ou même de son frère jumeau, Pollux. Elle semble un peu plus alerte qu'eux et un peu plus consciente de ce qui se passe réellement dans ce monde. Sa tolérance envers les sans pouvoirs et les non-fils de Pollux m'a quelque peu rappelé Helga Poufsouffle dans Harry Potter (qui se trouve être ma maison !). J'espère qu'on la reverra dans le prochain tome.

Ce que j'ai trouvé le plus intéressant sur cette arche, c'est le fait que plusieurs civilisations sont mélangées. On retrouve des habitants de plusieurs autres arches, ce qui permet d'en apprendre plus sur l'univers que l'autrice a créé, sans avoir à voyager sur toutes les arches. C'est un choix ingénieux, qui concorde en plus très bien avec la légende de Babel. Rien n'est laissé au hasard !

"Le Mémorial de Babel, commenta Ambroise. C'est notre plus vieux monument, la moitié date de l'ancien monde. L'adage dit que toute la mémoire de l'humanité y repose."

Une intrigue à en perdre haleine

"Raconter le passé en refusant de raconter la guerre, c'est mentir."


Cette intrigue... Mon dieu cette intrigue ! (Oui oui, mon dieu, c'est le cas de le dire). J'ai rarement été autant dévorée par la curiosité qu'à travers ce tome. J'ai dévoré les pages à la recherche du moindre indice pour en apprendre un peu plus, pour mieux comprendre ce mystère que sont Dieu et l'origine des arches. Christelle Dabos nous mène totalement par le bout du nez, elle nous entraîne encore plus profondément dans les méandres de son univers si grandiose... C'est à en avoir le souffle coupé.

J'ai été stupéfiée par les révélations que ce tome apporte et cela a été une véritable torture de me dire la première fois qu'il allait falloir attendre pour avoir la suite... Durant ma relecture, j'ai presque eu l'impression de le lire pour la première fois tellement de petits détails importants m'ont échappé. Là encore, j'en suis ressortie encore plus époustouflée.

"Si violentes que fussent les émotions qui lui mettaient le corps en ébullition, quand arrivait le moment de les exprimer il n’en ressortait toujours qu’un pitoyable goutte-à-goutte."

La plupart des lecteurs et lectrices trouvent ce tome un peu long et préfèrent les deux premiers. J'avoue avoir du mal à me décider sur celui que je préfère car chacun m'a ébranlé à sa manière. Mais je trouve que la longueur de ce roman fait sa force. Christelle Dabos trouve le moyen d'approfondir son univers et d’accroître notre curiosité, de développer ses personnages et de préparer la fin de cette aventure. Vraiment, je trouve qu'il n'y a rien à raccourcir, rien à accélérer. Tout est à la place qui lui est dû et tout est justifié.


C'est donc toute fébrile et en PLS que j'ai terminé ce troisième tome, bien trop tôt à mon goût au vu de la longue attente qu'il me reste pour l'ultime tome. Tome que je ne suis pas prête à accueillir non plus car il signera la fin d'une aventure que je refuse de terminer.


Comentarios


bottom of page